Au sortir d'un long voyage en train, vous traversez un quai de gare fantomatique, une sensation de solitude vous submerge.
Aux alentours, seules des affiches défraîchies témoignent d'un lieu mondain autrefois très fréquenté. Vous avancez en direction d'un immense manoir où se déroulaient jadis des concerts remarquables.
Cette imposante bâtisse n'est plus que l'ombre d'elle même, comme si le temps s'était figé, comme si tout s'était arrêté brutalement sur une mystérieuse tragédie...

"Maid of Sker" est un jeu à l'ambiance horrifique qui vous conte une histoire emprunte de machinations redoutables. Les nombreuses pièces de ces lieux trahissent d'infâmes souvenirs liés à un empire familial tyrannique...
Certaines chambres abritent des endroits secrets aux conduits étroits débouchant vers des sous-sols effrayants.

Avancez à pas feutrés et retenez votre respiration car derrière ces portes des bruits de pas se font entendre...
Vous n'êtes pas aussi seul/e que vous le pensiez, et ceux qui déambulent dans les couloirs sont loin d'être bienveillants !

Les mécanismes du jeu pourraient faire penser à ceux d'un "outlast" dans lequel vous êtes une proie coursée par un furieux psychopathe. Il y a un peu de cela avec un côté plus axé sur la discrétion et l'infiltration.
Au lieu de courir à toute vitesse pour vous planquer comme un poltron ou une froussarde dans le premier placard venu, vous devrez faire preuve de tactiques et de précautions.
Et puis, oubliez les placards ! Ils sont fermés !

Les développeurs tentent de jouer avec vos nerfs et attiser la tension.
De rares fois un "jumpscare" viendra vous surprendre mais le but principal n'est pas de vous faire mourir d'effroi. L'attention se focalisera essentiellement autour de l'histoire et de son folklore Britannique en abordant un thème que je n'ai encore jamais vu exploité dans un jeu.

A contrario, de nombreux éléments pourraient paraître familiers, ceux-ci faisant référence à deux jeux connus dans lesquels les développeurs semblent avoir puisé pas mal d'idées.

A commencer par "Resident Evil" avec cette entrée fracassante dans le grand hall du manoir, ses clés sur lesquelles étaient gravés des symboles spécifiques, et ses énigmes à résoudre pour déverrouiller des endroits inaccessibles.

Nous reviendra ensuite en mémoire "Bioshock" dont l'on se souviendra longtemps d'Andrew Ryan, ce mégalomane fou et utopique... Les "plasmides" qui nous servaient de supers-pouvoirs de défense. Que de souvenirs !!
On retrouve un exemplaire ressemblant à ces "plasmides" portant ici le nom de "modulateur phonique".

Donc des idées réutilisées sans pour autant parler de plagia car le scénario ne s'égare pas de sa trajectoire (pas de steampunk en vue, pas de zombies non plus) et conserve ses mécaniques de base résidant sur les sons environnementaux.

En effet, pour survivre, vous devrez constamment être attentives et attentifs aux bruits de pas de vos ennemis afin d'en estimer la provenance mais également apprendre à maîtriser les propres sons que vous êtes susceptibles d'émettre.
Si ces monstres sont totalement aveugles, ils ont en contrepartie l'ouïe bien fine !

Pour compliquer les choses, certains endroits sont piégés, faites attention où vous mettez les pieds pour ne pas déclencher une catastrophe tonitruante qui causerait votre perte.
Pour survivre, la furtivité sera votre meilleure alliée, quitte à retenir votre souffle ou même vous empêcher de tousser.

En dépit de la tension et des dangers imminents, vous devrez explorer les moindres recoins, non seulement pour avancer ou pour collecter des objets, mais aussi pour regrouper diverses notes qui servent à agencer l'histoire.

L'atmosphère y est immersive et prenante.
Les graphismes sont réalistes, la musique est au top, à la fois douce et apaisante mais également malaisante (vous comprendrez pourquoi en découvrant le thème abordé).

L'histoire prendra approximativement entre 3 et 4 heures pour une première découverte.
Mais il faudra compter au minimum 2 parties pour voir les 2 fins différentes.

Pour celles et ceux qui veulent tenter les succès, ajoutez à cela encore 1 ou 2 parties supplémentaires.


Outre les succès, la rejouabilité se situe également au niveau des défis et propose 2 jeux en un seul !
Après le mode histoire où vous étiez une proie traquée et sans défenses, vous allez pouvoir vous venger et vous défouler en trucidant ce beau petit monde à grands coups de hache ou de tirs en pleine tête !
Ce "splash" qu'émet le "sac à patates" lorsque la tête est touchée est juste jouissif !
Rien que pour ça et même si les défis sont corsés, on a envie de retourner y exploser quelques têtes.

Sachez cependant que le titre n'est pas exempt de "ratés" et qu'il peut s'avérer assez frustrant par moments.
Si vous vous retranchez dans des recoins exigus, la sortie risque d'être compromise par les ennemis trop collants qui vous bouchent le passage.
Il en va de même pour ces lieux sécurisés servant à sauvegarder : si vous avez été repéré/es ces même ennemis s'obstineront à faire les cents pas devant la porte.
Seule solution : quitter le jeu et relancer le checkpoint.


En conclusion, "Maid of sker" est une bonne petite découverte, avec un bon potentiel de rejouabilité.
Son histoire suscite l'intérêt, sans engendrer les frayeurs dignes des pires films d'horreur mais elle instaure une tensions palpable, et des passages qui vous tiennent en haleine.
Son mode défi offre un gameplay plus actif avec son lot de challenges et des ennemis imprévisibles et plus agressifs.

Pour les succès, il y a du level, les joueuses et joueurs de niveau moyen auront de la difficulté à atteindre le 100%.