Oupi Goupi, Prince de Goupiland, incarne l'idée de la perte radicale, la confrontation à l'absence de sens après un cataclysme. Son royaume, dévasté par un orage rouge, symbolise l'effondrement total des certitudes et des héritages. Sa famille disparue, il se retrouve face à un monde devenu absurde et désordonné. Cette solitude est celle de l'indivinu contemporain, dépossédé de ses repères, contraint de se redéfinir dans un espace dévasté. La rencontre avec le Lobotomisateur, bras droit du Mastermind, illustre le dilemme de l'être humain face à la souffrance et à l'oubli. Le Lobotomisateur propose une solution radicale : effacer les souvenirs, déconnecter l'esprit de la douleur. C'est une forme d'abandon, une fuite dans l'oubli, un moyen de se défaire de la lourdeur de l'existence. Mais derrière cette promesse de réconfort se cache une manipulation insidieuse, incarnée par le Mastermind, un chat malicieux. Ce dernier représente la puissance de l'absurde et de la malice. Un principe qui, loin de chercher la rédemption, exploite la vulnérabilité de l'individu pour maintenir son emprise. Le choix d'Oupi Goupi à travers cette rencontre est philosophique. Doit-il se soumettre à l'oubli et au déni pour échapper à la douleur de la mémoire, ou doit-il lutter, même contre l'invisible, pour reconstruire un sens dans un monde dépouillé ? Cette quête de sens malgré l'absurde et la malice omniprésente, est la condition humaine dans sa confrontation avec la finitude, l'incertitude et l'impossibilité de trouver un ordre stable. Oupi Goupi doit affronter non seulement les débris de son passé, mais aussi l'ombre d'un futur où même la vérité peut être manipulée.