Disclaimer : Après avoir terminé Persona 5 sur le game pass, je l'ai racheté ici dans le but de le finir pour la 3éme fois.

Il y a onze ans, en 2013, ma vie s'écroulait. Une situation personnelle brutale et imprévue avait tout balayé : mes certitudes, mes rêves, ma confiance en moi. J'étais perdu, sans but, incapable de trouver un sens à ce qui m'arrivait. C'est alors que, presque par hasard, j’ai découvert Persona 3 sur PSP. À ce moment précis, je ne savais pas que cette série allait me sauver.

Ce jeu m’a tendu un miroir. Il m’a montré des personnages confrontés à des monstres qui symbolisent leurs peurs, leurs doutes, leurs échecs. Mais ce qui m’a frappé, c’est leur résilience. Leur détermination à avancer, à affronter ces ombres, à changer leur destin. Et surtout, ce mantra qui résonne encore aujourd'hui : "Memento Mori" – Souviens-toi que tu vas mourir." Une invitation non pas au désespoir, mais à vivre pleinement, à se battre malgré tout.

Un an plus tard, en 2014, inspiré par cette philosophie, j’ai pris une décision radicale : reprendre mes études. Je voulais transformer cette douleur en force, cette chute en tremplin. Et j'ai décidé de suivre ma passion : la Chine. Me voilà parti en licence de chinois, à alterner entre job étudiant, études intensives et Persona. Je me souviens me faire très souvent mon propre RP dans ma tête dans le RER ou le métro, à la fac ou même durant mon job, pour me donner du courage.

2017 : Persona 5, l'étincelle qui rallume la flamme
Avance rapide jusqu’à 2017. Je valide ma licence avec mention, je suis bilingue chinois. Ma vie avait repris un cours plus stable. Je trouve un travail, des responsabilités, une routine. Mais au fond de moi, une part de moi-même semblait s’éteindre. J’avais perdu de vue cet élan, cette envie de repousser mes limites. C’est alors que Persona 5 est entré dans ma vie, comme une étincelle dans l'obscurité. Les Voleurs Fantômes, ces adolescents qui se rebellent contre un monde corrompu, m'ont rappelé ce que signifie se battre pour ses idéaux. Leur message est simple mais puissant : "Changez le cœur des oppresseurs, reprenez le contrôle de votre vie." C'était un appel, une injonction à ne pas céder à la facilité, à ne pas abandonner mes rêves. Poussé par cette nouvelle énergie, je démissionne et trouve un autre job qui me permettait de voir plus grand. Pourtant, je savais qu’il restait tant à accomplir. Persona ne se contentait pas de me faire rêver d’un avenir meilleur : il m'a appris à agir pour le construire.

2019 : Le choix de ne jamais abandonner
Deux ans plus tard, en 2019, j’ai décidé de relever un défi encore plus grand. Alors que beaucoup se seraient contentés de cette stabilité, j’ai choisi de retourner à l’université, en parallèle de mon travail, pour entamer un Master. Ce choix n’a pas été facile. Chaque jour, il fallait jongler entre les responsabilités, les sacrifices, et une fatigue écrasante. Mais chaque soir, en jouant à Persona, je retrouvais la force de continuer. Le groupe de Joker était comme ma famille, mes amis, je les aimais et ils me le rendaient au centuple à travers leurs dialogues, leurs craintes et leurs aventures. Car oui, dans le jeu, les personnages nouent des liens indéfectibles, ces fameux "Confidants", qui permettent de devenir plus forts. Cette mécanique avance le fait qu’en construisant des relations sincères, en soutenant les autres et en acceptant leur aide, que nous pouvons dépasser nos limites.

2021 : La victoire de la persévérance
En 2021, je termine mon Master avec mention Très Bien, moi, le gosse toujours fâché avec l’école qui avait décroché un Bac ES à la surprise générale. Cette réussite n’était pas qu’un diplôme pour moi, c’était aussi et surtout une victoire contre mes propres doutes, mes propres faiblesses et une revanche contre ce p***in de système qui a sacrifié des milliers de jeunes alors que tous ont de l'or dans la tête ou dans les mains. Et à chaque étape de cette réussite, Persona était là, une présence constante, un rappel que rien n’est impossible. Je rêve encore plus grand, on m’invite à entrer en doctorat, on insiste et j’accepte, toujours en plus de mon travail qui lui m’offrait de belles promotions tous les ans.

2024 : La réalisation d’un rêve
Aujourd’hui, en 2024, je finalise ma thèse et m’apprête à décrocher le titre de docteur, la revanche ultime dans le domaine académique. J’anime des cours et des conférences, je fais référence dans mon travail, je m’apprête à bientôt prendre un poste à haute responsabilité...ma vie a tellement changé. Quand je regarde en arrière, je vois une décennie d’efforts, de sacrifices, de moments de doute. Mais je vois aussi une licence qui m’a soutenu, guidé, et inspiré à chaque étape.

Alors, qu'est-ce qui fait de Persona une œuvre si spéciale ? Ce n’est pas seulement ses graphismes époustouflants, sa musique envoûtante, ou ses mécaniques de jeu parfaitement équilibrées. C’est sa capacité à parler à votre âme. Persona brise le quatrième mur, parfois même un cinquième. Ce n’est pas un jeu qui vous dit quoi faire ; c’est un jeu qui vous écoute, qui vous comprend, qui vous tend la main. Grâce à Persona, j’ai appris à croire en une amitié indéfectible, à rêver d’un monde plus juste, à ne jamais cesser de me battre, et surtout, j’ai appris que rester un voleur fantôme, un rêveur qui refuse de se conformer, n’est pas une faiblesse. C’est une force.

En réalité, ce n’est pas juste un jeu. C’est une œuvre qui change des vies. Elle a changé la mienne. Elle pourrait changer la vôtre. Si vous cherchez plus qu’une aventure, si vous cherchez un jeu qui vous parle et vous inspire, ne cherchez pas plus loin. Persona vous attend. Et croyez-moi, il sera là pour vous, comme il l’a été pour moi.

P.S : A tous les voleurs fantômes, actuels ou en devenir, n’oubliez jamais que vous incarnez ce pour quoi les gens comme nous, nous battons tous les jours : un monde plus juste, plus libre et plus heureux. Ne cessez jamais de rêver.