Cette herbe, c’était de la Blueberry. Ce n’était pas la première fois que je mangeais ce genre de gâteau, je n’appréhendais pas l’expérience. C’est très sereinement que j’ai pris un cookie posé sur la table pour le manger. À ce moment-là, je ne pensais pas pouvoir perdre le contrôle. Ce genre de gâteau a l’habitude de me faire effet très rapidement. Au bout d’une demi-heure, je sentais déjà des effets assez forts. Ce n’était que la montée et les effets étaient beaucoup plus puissants comparés à ma dernière expérience. J’essaye de rester tranquille mais je sens au fond de moi le THC qui prend le contrôle total de mon corps et de mon esprit. Mes sens commencent à être altérés profondément. L’eau dans ma bouche ressemble à du coton et le plaid dans lequel je suis enroulé n’a jamais été aussi doux. Je deviens hyper-perceptif. J’ai l’impression de voir au ralentit, parfois en accéléré. Les gens se découpent parfaitement du décor, je ne vois plus une seule image, mais des millions d’images superposées qui forment un tableau. J’ai peur. Je ne veux pas sortir, je ne veux même pas penser à l’idée de sortir. Je ferme la porte. Je ne suis plus du tout connecté à la réalité. Pour moi, nous sommes cinq sur cette planète terre. Et je ne peux m’empêcher d’avoir cette réflexion sur le couple parfait et hasardeux que forme la molécule de THC avec mes récepteurs postsynaptiques.